Zaina

"Entamer une conversation avec autrui fait réellement toute la différence…"

S’affirmer n’est pas facile. Je suis née au Québec, dans une ville très québécoise, dans laquelle je n’arrivais pas à m’intégrer dans mon enfance. Je mangeais des plats différents, je m’habillais différemment, j’avais des croyances différentes. Je me sentais donc toujours étrangère et rejetée par le reste des enfants à l’école. Je me demandais souvent pourquoi j’étais différente et rêvait même parfois d’être « blanche »… Si je pouvais revenir dans le temps, je changerais tout cela Lorsque j’ai déménagé dans un quartier plus diversifié, c’est là que tout a changé pour moi! J’ai commencé à rencontrer des gens ayant des croyances et des traditions comme celles que mes parents m’avaient transmises, puis j’ai commencé à me questionner sur mes origines, sur ma religion. Je n’avais jamais été réellement pratiquante. Je priais seulement lorsque mes parents me disaient de le faire, mais lorsque j’ai commencé à m’intéresser volontairement à ma religion et à faire des recherches, j’ai vu la beauté de celle-ci. J’ai commencé tout doucement à pratiquer, à prier, et je suis allée à la mosquée pour la première fois puis, après quelques années, j’ai DÉCIDÉ, j’ai CHOISI, de porter le voile par foi en Dieu. Personne ne m’a forcé à le mettre et j’insiste sur le fait que je n’ai pas de mari pour m’avoir oppressé. Ce sont des choses que l’on entend malheureusement beaucoup dans les médias. Les femmes musulmanes sont très mal représentées au Québec. Si seulement les Québécois prenaient le temps de parler avec nous, avec les autres et de s’ouvrir, ils verraient que, dans le fond, nous ne sommes pas si différents. Je suis québécoise aussi. Je mange de la poutine, j’aime aller à la cabane à sucre, j’écoute Mes Aïeux de temps en temps. Entamer une conversation avec autrui fait réellement toute la différence…